Lundi j’ai startup avec Geckosocial

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Ce lundi, nous invitons Célia Poulet, co-fondatrice de Geckosocial à partager son parcours ou comment continuer à innover dans les outils de planification de la communication dans un marché concurrentiel tout en dédiant l'outil à des cibles peu visées par les ténors.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je viens de la recherche dans le service public, j’ai fait une thèse en sciences sociales, en sociologie de l’éducation. Je me suis intéressée aux espaces où l’on apprend de manière informelle, par exemple en franc-maçonnerie, ce qui est bien sûr assez éloigné de mon sujet actuel. Ensuite, j’ai eu envie de rejoindre le secteur privé. Après ma thèse et quelques années de recherche et d’enseignement, j’ai intégré une entreprise à Paris qui développait un logiciel d’évaluation de la formation professionnelle en entreprise. C’est là que j’ai découvert les liens entre la tech, le développement de logiciels en ligne et la R&D. J’ai ensuite participé à un projet de recherche sur la formation des personnels soignants en établissements de santé et à la fin de cette expérience, j’ai eu envie de diversifier mes activités. C’est ainsi qu’avec mon associé Antoine Chalifour, nous avons développé Geckosocial.

Comment avez-vous développé Geckosocial ?

La société Geckosocial a été créée dès 2022, et la première version complète a été livrée en 2023. Geckosocial est un logiciel en ligne visant à faciliter la communication sur les réseaux sociaux pour les indépendants, petites structures, associations, etc. Il s’adresse à ceux qui ne sont pas spécialistes de la communication et qui n’ont pas forcément un budget pour engager une agence de communication. C’est une boîte à outils en ligne avec toute une série de fonctionnalités pour gérer les réseaux sociaux, le tout inclus dans une expérience utilisateur fluide, intuitive, grâce à laquelle publier sur les réseaux devient agréable.

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Comment avez-vous identifié ce besoin sur le marché ?

Je suis la première utilisatrice de notre produit. Cela fait dix ans que je suis présidente d’une association où nous faisons tout nous-mêmes, souvent avec des bénévoles et sans budget ni compétences en communication. Les réseaux sociaux sont indispensables pour nous, mais il faut savoir les utiliser efficacement. En cherchant des solutions, j’ai découvert des outils mais ils ne répondaient pas à deux besoins principaux : l’aide à la conception d’une communication stratégique et une expérience utilisateur satisfaisante. En discutant avec d’autres utilisateurs, nous avons constaté que ce besoin était largement partagé.

À qui s’adresse Geckosocial ?

L’outil s’adresse surtout au B2B, incluant les indépendants. Nous visons principalement les petites structures. Notre outil s’est également révélé pertinent pour les agences de communications dans la gestion des comptes clients. 

Combien de temps a duré le développement de Geckosocial ?

Pour avoir une bêta, il nous a fallu quelques mois. En janvier 2023, nous avions une bêta fonctionnelle, et la première version complète est sortie à l’automne 2023. Nous continuons à ajouter et modifier des fonctionnalités en fonction des retours des utilisateurs et nous améliorions en continu l’UX design. 

Quel a été l’impact de l’incubation à Start Tech sur votre projet ?

Elle a été très bénéfique. Elle nous a permis d’échanger avec d’autres entrepreneurs, formateurs et l’équipe de la French Tech Grande Provence. Cela nous a aidés à sortir de l’isolement, à découvrir le monde de l’entrepreneuriat et à poser les bonnes questions concernant notre marché et notre produit. Ces échanges ont également été cruciaux pour mon développement personnel et professionnel.

Combien d’utilisateurs compte Geckosocial à ce jour ?

Nous avons plus de 300 utilisateurs, avec de nouvelles inscriptions quasiment tous les jours. Nous proposons un plan gratuit, ce qui permet d’attirer une base d’utilisateurs et nous avons deux formules payantes pour les indépendants et les entreprises.

Comment avez-vous défini les prix de vos abonnements ?

Nous avons observé ce que faisaient nos concurrents pour ne pas être décalés. Et bien sûr nous avons également calculé nos coûts de revient et pris en compte la valorisation de notre expertise. Nous avons trois formules : une gratuite, une à 12 € par mois et une à 39 € par mois.

Nous avons également une offre spécifique pour les associations à but non lucratif et les artistes intermittents du spectacle à -70% sur l’ensemble de nos formules, car c’était mon engagement depuis le début de l’aventure. 

Quels défis avez-vous rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?

Les défis techniques ne sont pas un problème et sont analysés et surmontés, grâce à mon associé Antoine Chalifour, développeur sénior. Les défis commerciaux sont plus importants, notamment en identifiant le bon public cible. L’incubation nous a aidés à réaligner notre focus sur un marché viable car nous étions au tout début partis dans une direction inappropriée à un bon développement commercial. Nous avons financé le projet nous-mêmes jusqu’à présent, ce qui a permis de valider notre produit sur le marché avant de penser à lever des fonds.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes intéressés par l’entrepreneuriat ?

Je leur conseillerais de ne pas attendre trop longtemps avant de se lancer. Il ne faut pas attendre d’avoir un produit parfait, mais il est important qu’il soit suffisamment propre pour être présenté. Dans notre univers (le logiciel en ligne), on dit souvent qu’il faut un MVP (minimum viable product) qui se réduirait à quelques fonctionnalités clés pour valider le produit. Mais cela est réducteur : dans notre marché spécifique (la communication sur les réseaux), les fonctionnalités principales sont déjà validées par la concurrence. En revanche, toute la difficulté est notamment d’offrir un produit beau, fonctionnel, accessible, intuitif. Il est donc impensable de pouvoir valider le marché avec un produit qui ne porterait aucun soin au design. Se lancer sans avoir atteint la perfection, mais en ayant identifié les facteurs clés qui vont permettre de valider le marché : c’est indispensable.  

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